Chirurgie des dents de sagesse

1. Faut-il enlever les dents de sagesse ?

Les dents de sagesse, également connues sous le nom de troisièmes molaires, émergent généralement entre 17 et 25 ans. Or à cet âge, la mâchoire est déjà pleinement développée. Parfois, les dents de sagesse manquent de place pour se positionner correctement. Elles peuvent alors rester coincées sous la gencive ou dans l’os de la mâchoire, ou encore pousser dans une direction inclinée voire horizontale.

Douleurs et troubles en lien avec les dents de sagesse

Une poussée conflictuelle des dents de sagesse est souvent très douloureuse. Quand la dent reste incluse ou se positionne mal, elle accentue de plus les risques d’infections, de kystes et de dommages aux dents voisines.

Douleur et inconfort

En cas de poussée contrariée, l’émergence des dents de sagesse cause une pression continue sur les tissus adjacents, les dents environnantes, l’os de la mâchoire. Cette pression ininterrompue provoque alors une douleur sourde et persistante alternant avec des élancements quand elle augmente. Souvent, la douleur irradie vers d’autres parties du visage ou du crâne : maux de tête, douleurs à l’oreille, au niveau du cou… D’autre part, toute la région autour de la dent de sagesse connait une sensibilité accrue au chaud comme au froid ainsi qu’au toucher. Lors de la mastication, la douleur peut devenir très aigüe.

A noter, la douleur causée par des dents de sagesse poussant mal ne diminue pas avec le temps. Au contraire, elle a tendance à persister voire à s’aggraver.

Risque d’infections de la gencive

Les dents de sagesse partiellement incluses peuvent créer un espace propice à la prolifération des bactéries. De ce fait, les infections de la gencive autour de la dent deviennent courantes. Ces infections, appelées périodontites, peuvent provoquer un gonflement, une douleur et une rougeur de la gencive, ainsi qu’une mauvaise haleine.

Risque de kystes dentaires

Si une dent de sagesse reste incluse dans la gencive, un kyste rempli de liquide peut se former. Les kystes dentaires sont difficilement identifiables avant un stade avancé de développement où il deviennent très douloureux. Il peuvent de plus endommager les tissus environnants, provoquer des infections et même affaiblir l’os de la mâchoire.

Dommages aux dents adjacentes

Les dents de sagesse incluses ou semi-incluses peuvent exercer une pression sur les dents adjacentes jusqu’à provoquer déplacements, chevauchements, inclinaisons ou même des dommages structurels.

L’extraction des dents de sagesse recommandée en cas de poussée conflictuelle

Ainsi, l‘extraction des dents de sagesse est souvent nécessaire en cas de poussée conflictuelle. Cette opération permet de soulager la douleur et de prévenir les complications bucco-dentaires.

En revanche, il n’est pas utile d’enlever les dents de sagesse si elles poussent correctement. Et même si elles font parfois mal ! En effet, une poussée normale peut entraîner des douleurs intermittentes et temporaires lorsque les dents percent la gencive. Aussi, avoir mal n’implique pas forcément de devoir retirer vos dents de sagesse. Seul un diagnostic médical permettra d’établir si, dans votre cas, l’opération des dents de sagesse est appropriée.

2. Le diagnostic dentaire préalable à l’opération des dents de sagesse

Ce diagnostic s’effectue lors d’une consultation au Centre de Chirurgie Maxillo-Faciale par un chirurgien-dentiste ou un chirurgien maxillo-facial.

• Examen clinique : Tout d’abord, notre spécialiste des dents de sagesse commencera par un examen clinique de la cavité buccale pour évaluer l’état des dents de sagesse. Cela peut impliquer l’inspection visuelle des dents et des tissus environnants, ainsi que des tests de sensibilité et de mobilité des dents.
• Radiographies : La plupart du temps nous réalisons des radiographies panoramiques pendant la consultation. L’imagerie médicale va montrer l’orientation des dents de sagesse, indiquer si elles sont incluses ou semi-incluses ou révéler d’autres problèmes comme des caries par exemple.
• Entretien médical : Le chirurgien-dentiste ou le chirurgien maxillo-facial vous interrogera sur votre état de santé général et sur vos symptômes. Ressentez-vous une douleur sourde et persistante au niveau de la mâchoire ou bien des élancements ? Avez-vous des maux de têtes, des douleurs au niveau de l’oreille ou du visage ? Rencontrez-vous des difficultés à ouvrir la bouche ou à mâcher ? etc. Cet entretien sera également l’occasion pour vous de faire part de toutes vos inquiétudes et d’obtenir des réponses à vos questions.

Tous ces éléments permettent de poser un diagnostic médical, et de déterminer si la poussée de vos dents de sagesse est normale ou conflictuelle. Dans ce dernier cas, l‘extraction d’une ou plusieurs dents de sagesses est bien souvent la solution à vos troubles. Elle peut aussi vous être conseillée préventivement.

Après établissement d’un devis, nous vous proposerons un rendez-vous en vue d’une prochaine opération des dents de sagesse. En cas de douleurs, nous vous prescrirons un traitement médical permettant de vous soulager d’ici l’intervention et de limiter les risques infectieux.

3. La procédure d’extraction des dents de sagesse

Anesthésie locale ou générale ?

Généralement une anesthésie locale suffit. Mais certains cas demandent une anesthésie générale :

• extraction des 4 dents de sagesse en même temps ;
• dent de sagesse incluse avec un positionnement profond dans l’os de la mâchoire ;
• dent de sagesse couchée ou inclinée ;
• dent entourée de tissus osseux durs ou de structures anatomiques importantes, comme le nerf alvéolaire, le nerf lingual, le nerf trijumeau ou encore les sinus ;
• inflammation ou infection de la gencive ou de l’os environnant, augmentant alors le risque de saignement excessif ou de propagation de l’infection durant l’opération ;
• trop grande proximité avec les dents adjacentes, demandant parfois de les sectionner partiellement pour pouvoir enlever la dent de sagesse.

En cas d’anesthésie générale, une consultation préopératoire avec l’anesthésiste est à planifier. Selon votre état de santé, il pourra vous demander d’effectuer des examens médicaux complémentaires comme des analyses de sang ou un électrocardiogramme. Parfois, il vous sera aussi demandé de suspendre la prise de certains médicaments avant l’opération, comme les anticoagulants ou les traitements à base d’aspirine.

Comment se déroule l’intervention chirurgicale ?

Incision : Une fois la zone insensibilisée grâce à l’anesthésie, le chirurgien fera une petite incision dans la gencive pour exposer la dent de sagesse et éventuellement l’os environnant.

Extraction : Ensuite, le chirurgien utilisera des instruments chirurgicaux adaptés pour extraire la dent de sagesse de son logement dans l’os de la mâchoire. Parfois, il peut être nécessaire de diviser la dent en sections plus petites pour faciliter son retrait.

Nettoyage et points de suture : Une fois que la dent de sagesse a été entièrement retirée, le chirurgien nettoiera la zone et peut placer des points de suture pour aider à fermer la plaie. Dans certains cas, des tampons de gaze peuvent être placés pour contrôler le saignement.

Combien de temps dure l’opération ?

L’intervention en elle-même dure entre 20 mn et 1 heure, selon le nombre de dents à extraire et la complexité de l’opération.

En cas d’anesthésie générale, la personne est placée en salle de réveil après l’intervention, pour une durée comprise entre 1 et 2 heures. Les effets secondaires de l’anesthésie générale, comme par exemple des étourdissements, une altération de la coordination ou de la perception sensorielle, se dissipent totalement au bout de 24h. Durant cette période, il est fortement déconseillé de conduire. Nous recommandons vivement d’avoir quelqu’un pour vous ramener à la maison après l’intervention.

3. Après l’extraction des dents de sagesse

Les premiers jours

Les 48h à 72h après l’extraction des dents de sagesse sont souvent les plus inconfortables. Vous pouvez ressentir de la douleur, un gonflement et une sensibilité dans la région opérée. C’est pourquoi nous vous prescrivons des analgésiques afin de soulager la douleur et des compresses froides visant à réduire le gonflement. Parfois s’ajoutent aussi des anti-inflammatoires ou des antibiotiques à votre traitement.

Afin de favoriser la cicatrisation, plusieurs recommandations sont à suivre :

• éviter les aliments chauds, épicés, durs, collants ou acides ;
• éviter le brossage des dents à proximité des sites d’extraction et opter plutôt pour un rince-bouche antiseptique ;
• éviter toute activité physique trop intense ;
• s’abstenir d’alcool et de cigarettes ;
• éviter de toucher la zone opérée avec les doigts ou la langue.

La consultation post-opératoire

Généralement, une à deux semaines après l’intervention, le gonflement et la douleur sont en nette diminution. L’examen post-opératoire a lieu durant cette période. Il permet de vérifier l’avancée du processus de guérison et de retirer les points de suture.

Toutefois, la cicatrisation n’est pas encore terminée. L’entretien médical est alors l’occasion de rappeler les recommandations concernant l’alimentation, l’hygiène buccale, les activités à éviter et éventuellement de renouveler votre traitement.

3 à 4 semaines après le retrait des dents de sagesse

La plupart des gens se rétablissent complètement dans les 3 à 4 semaines suivant l’extraction des dents de sagesse. À ce stade, la douleur et le gonflement devraient avoir disparu. La guérison des tissus mous autour des sites d’extraction, à défaut d’être complète, devrait être bien avancée.

Toutefois, si vous rencontrez des symptômes persistants tels que des douleurs sévères, un gonflement important, une fièvre ou un saignement excessif, contactez-nous immédiatement. Cela pourrait indiquer une complication nécessitant une évaluation et un traitement supplémentaires.